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Rosannie Filato

Rosannie Filato, photo: Ville de MontréalRosannie Filato, photo: Ville de Montréal

Élue pour la première fois en 2017, Rosannie Filato est conseillère de la ville dans l'arrondissement de VilleraySaint-MichelParc-Extension, district de Villeray.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

Je voulais vraiment contrer le cynisme en politique, montrer que des jeunes peuvent faire de la politique autrement. Le développement social, l'itinérance et la jeunesse sont des enjeux qui me tiennent à cœur. Avant d'être élue, j'étais avocate, et je représentais des travailleurs et des travailleuses du commerce de détail. Ce sont souvent des personnes en situation de précarité et il y a beaucoup de jeunes, de femmes, de nouveaux arrivant.es et d'immigrant.es parmi elles. Si je me suis lancée en politique municipale, c'est pour trouver une façon de réduire les inégalités qui touchent ces personnes et les convaincre de s'impliquer en politique active et dans leur communauté.

 

Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Il y en a plusieurs. Je travaille notamment sur le dossier de l'ancien hôpital chinois, qui est inoccupé depuis presque 20 ans, et que nous voulons transformer en logements sociaux. Nous tentons aussi de relocaliser les organismes du Centre Lajeunesse pour qu'ils puissent maintenir leurs services et milieu de vie.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Ce qui m'essouffle parfois, c'est la partisannerie à tout prix. C'est beaucoup plus efficace, selon moi, de travailler en collaboration. Il est vrai que la critique est importante et autant l'opposition que l'administration ont leurs rôles respectifs à jouer, mais le négativisme, les critiques non constructives, les dénonciations des partis adverses vont parfois trop loin et accentuent le cynisme. Quand on fait du porte à porte, les gens nous disent : « De toutes façons, les politiciens sont tous pareils, vous ne faites que vous dénigrer entre vous, mais quelles sont vos idées? » Ce n'est pas facile d'entendre de telles généralisations.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Les femmes ont de la facilité pour la médiation et pour trouver des terrains d'entente. Je crois que les femmes font moins preuve de partisannerie, on veut trouver les solutions pour les citoyennes et les citoyens. Nos décisions sont moins spontanées car nous prenons le temps de raisonner, de travailler en collaboration.

 

Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?

Je leur dirais qu'on a besoin d'elles et ce n'est pas uniquement une question de parité. Les femmes travaillent avec un esprit de médiation et de collaboration, et tous les paliers gouvernementaux bénéficieraient de cet esprit.

Je crois que les jeunes aussi gagneraient à se lancer en politique. On se fait dire régulièrement qu'on est l'avenir, c'est vrai, mais on est aussi le présent. Si on veut imaginer notre ville demain, si on veut changer les choses, c'est maintenant qu'il faut commencer puisqu'il s'agit d'un projet à long terme. Je leur dirais donc : ayez confiance en vous!

 

Qu'est-ce que les citoyennes et les citoyens devraient savoir sur la politique municipale?

Les citoyennes et les citoyens doivent savoir qu'on a besoin de leur présence active! Parfois, pour de simples petites choses, les gens n'osent pas interpeler leurs élu.es parce qu'ils ont l'impression de ne pas être entendus.es, que les politicien.nes ne vont pas les écouter. C'est pourtant la chose à faire: il est important de faire appel à nous. Nous pouvons régler des problèmes assez rapidement!

Les citoyens et les citoyennes ont le pouvoir de changer les choses simplement en nous écrivant, en nous appelant, ou en se présentant à un conseil d'arrondissement. C'est grâce à leur implication que les choses changent.

 

Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Il y a beaucoup de travail à faire. L'élément clé, c'est d'instaurer le lien entre le développement économique et le développement social. Qu'on pense au salaire minimum, à l'aide aux PME, aux entreprises à vocation sociale ou même aux grandes entreprises qui démontrent une responsabilité sociale plus grande en contribuant financièrement aux organismes communautaires… On doit mettre en valeur tous les programmes d'insertion et de réinsertion sociales à travers le développement économique.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Ma mère m'inspire beaucoup. Elle a grandi au sein d'une famille de 14 enfants dans Villeray, avec peu de moyens, et elle a travaillé très très fort pour faire des études. Si nous sommes rendus là où nous sommes aujourd'hui, mon frère et moi, c'est parce qu'on a eu la chance de grandir dans une famille avec des moyens, mais aussi parce que ma mère était là, dans l'ombre, pour nous soutenir et nous élever.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

J'aime beaucoup les cafés de Villeray, où il y a un bel esprit de solidarité. J'y passe beaucoup de temps et j'y travaille. Cela me permet de voir des citoyen.nes, de voir des amis, de jaser avec des Montréalaises et des Montréalais, et ce, dans toute leur diversité.