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Sophie Mauzerolle

Sophie Mauzerolle, photo: Annie EthierSophie Mauzerolle, photo: Annie Ethier

Élue pour la première fois en 2017, Sophie Mauzerolle est conseillère de la ville dans l'arrondissement de Ville-Marie, district de Sainte-Marie.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
Je me suis décidée quand j'ai su que j'étais enceinte d'une fille. J'ai eu une espèce d'électrochoc, de réveil féministe, et j'ai senti le besoin d'agir. Je voyais que très peu de femmes s'impliquaient en politique et que ça avait une incidence sur la façon dont on gouvernait. C'était pour moi une manière de faire en sorte que ma fille puisse vivre dans un monde plus égalitaire.

J'ai choisi la politique municipale pour deux raisons. La première, c'est que j'ai participé à une simulation parlementaire, le Jeune Conseil de Montréal, et que j'ai découvert un milieu que je connaissais peu. J'ai réalisé à quel point les élu.es municipaux pouvaient vraiment avoir un impact très concret sur la vie des gens. La deuxième, c'est que le rôle des villes est en train de changer. Non seulement de plus en plus de gens vivent en ville, mais les responsabilités des Villes sont de plus en plus importantes. Je voulais participer à cette transformation.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

L'équité, dans tous les domaines. Ça veut dire permettre à tout le monde de se déplacer, d'avoir accès à un logement. Ça veut aussi dire de préserver la mixité sociale qui est si chère à Montréal.

Ça passe aussi par les enjeux d'environnement. On le dit souvent: les prochains enjeux de justice sociale seront les enjeux d'environnement. Je représente un district où il y a beaucoup d'îlots de chaleur, donc il faut travailler à ça.

Je pense qu'on va aussi avoir un défi sur le plan démocratique. Plus les années passent et moins les jeunes générations votent. Comme le gouvernement municipal est un gouvernement de proximité et qu'il a une incidence directe sur le quotidien des gens, il me semble plus attirant pour les nouvelles générations.

 

Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Il y en a tellement! En ce moment, on travaille à mettre sur place un Conseil jeunesse dans mon arrondissement. Comme je le disais précédemment, essayer d'intéresser les nouvelles générations à la vie politique, c'est un enjeu qui me tient à cœur.

J'aimerais aussi qu'on ait un meilleur accès aux berges. C'est un gros mandat et il y a beaucoup de défis, mais c'est vraiment un beau mandat!

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Ce qui me donne souffle et ce qui m'essouffle à la fois, c'est le rythme trépidant de la vie politique. Il y a beaucoup de rencontres, d'activités, de dossiers, de réunions. C'est extraordinaire, mais c'est essoufflant. Il y a une grosse pression sur l'organisation familiale, car l'horaire n'est jamais le même. Mais j'ai l'occasion de rencontrer des gens de tous les milieux, de tous les domaines, dans toutes sortes de contextes différents. C'est vraiment stimulant.  

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Les femmes nous permettent d'avoir une autre perspective. Elles sont plus conscientes de certains enjeux, par exemple la conciliation famille-travail. Je ne crois pas que les hommes et les femmes soient si différents, mais, pour l'instant, ils sont encore socialisés différemment. Les femmes apportent donc des façons de faire différentes. Je pense que, pendant très longtemps, la politique s'est privée de compétences, de savoir-faire, de savoir-être qui finalement bénéficient à tout le monde. On se bat aussi pour une meilleure représentativité des femmes, de toutes les femmes. Il y a un bon timing historique entre le féminisme et la représentativité au sens large, et je pense que ce sont deux dossiers qui peuvent être menés de front.

 

Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?

Ce n'est pas juste une question de poubelles et de déneigement! Oui, c'est important, ça a une incidence sur la vie des gens et il faut s'en occuper. Mais la tendance, en ce moment, c'est que les villes à travers le monde prennent de plus en plus de responsabilités, que ce soit sur le plan de l'immigration, celui de l'environnement et des changements climatiques, et même sur le plan de la santé. Je pense que c'est important que les citoyennes et les citoyens le réalisent.

 

Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville plus égalitaire?

Les enjeux qui me tiennent à cœur et dont je parlais précédemment: l'accès à la mobilité et au logement pour tous, l'environnement, l'implication citoyenne. Il faut s'assurer que les gens sont consultés, qu'ils peuvent participer au développement d'un milieu de vie agréable.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Les Femmes-relais du Carrefour ressources en interculturel (CRIC). Le CRIC est un organisme situé dans mon district. Le programme de Femmes-relais, c'est des femmes, majoritairement issues de l'immigration, qui se créent une communauté et qui s'outillent en réalisant un transfert de pratiques. C'est vraiment extraordinaire comme communauté d'appartenance, c'est un projet exemplaire.

J'invite aussi les gens à aller à la Place des Montréalaises. Il y a une exposition temporaire vraiment le fun qui met de l'avant de grandes Montréalaises dans plein de domaines, que ce soit la recherche, la santé, l'art, etc. Ce sont des femmes qu'on ne connaît pas nécessairement, mais qui jouent un rôle fondamental dans notre métropole.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Tout le secteur du Pied-du-Courant: le parc, le village, la Friche... Il y règne un bel esprit de communauté. Beaucoup d'organismes et de regroupements de citoyens s'impliquent pour faire vivre ce milieu-là. Ce qu'ils font est vraiment extraordinaire.