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Maeva Vilain

Maeva Vilain, photo: Lachérie PhotographieMaeva Vilain, photo: Lachérie Photographie

Élue pour la première fois en 2017, Maeva Vilain est conseillère d'arrondissement dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, district de Jeanne-Mance.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

J'ai toujours été très intéressée par la politique. J'ai été impliquée dans des comités dès mon jeune âge, à l'école et à l'université, puis j'ai étudié en politique et travaillé en politique fédérale. Quand j'ai eu des enfants, j'ai eu envie de m'impliquer localement, de travailler à des projets locaux, à petite échelle, que je pourrais concrétiser rapidement.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

Les enjeux qui me tiennent à cœur sont principalement la lutte contre les changements climatiques et la création de villes durables, résilientes et où il est agréable de vivre. On parle toujours de lutte aux changements climatiques de façon catastrophique, mais cela peut aussi être très positif. S'adapter aux changements climatiques, c'est créer plus de beauté, plus de verdure, plus de fleurs, plus de parcs, plus de places publiques, plus d'espaces collectifs. C'est avoir plus de transport en commun, plus de place pour marcher et moins de gaz issus des pots d'échappement. C'est aussi faire du vélo en sécurité, donc du vélo pour tout le monde - même ma mère de 65 ans - pas juste pour les 20-40 ans.

Une ville durable où il fait bon vivre, c'est aussi une ville accessible, avec une mixité sociale dans les quartiers, où les gens peuvent se payer un logement décent peu importe leur revenu.

 

Est-ce qu'il y a un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Oui, on est en train d'implanter un centre de jour pour les personnes en situation d'itinérance, notamment des personnes d'origine autochtone. J'espère que ce sera l'occasion de tisser des liens entre ces personnes et les résident.es.

Beaucoup de ces personnes, majoritairement Inuits, font des sculptures, et je souhaite qu'elles puissent avoir un atelier pour les faire et les commercialiser.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Il faut de la patience car la réalisation de projets peut prendre beaucoup de temps. Mais il y beaucoup de choses qui me donnent du souffle, dont me promener dans mon district de Jeanne-Mance. C'est beau et j'y vois les réalisations de mes collègues et des personnes qui m'ont précédée : les trottoirs élargis, les arbres plantés, les nouveaux aménagements dans les parcs. C'est un privilège de pouvoir se consacrer à embellir le quartier et à rendre les gens heureux.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

C'est difficile de faire des généralités. Je préfère donner mon point de vue comme jeune mère car cela influence ma façon de vivre et de concevoir la ville. Par exemple, je suis très concernée par l'accessibilité des commerces lorsqu'on a un enfant dans une poussette et le fait qu'il n'y ait pas de toilettes dans les parcs. Présentement, je réfléchis à l'amélioration des aménagements municipaux autour des cours d'écoles. Pour verdir, pour que ce soit plus beau, plus respirable, avec des ilots de fraicheur. Je suis aussi attentive à la vitesse à laquelle les feux de circulation changent, car il faut avoir le temps de traverser avec un enfant qui commence à marcher ou pour une personne âgée. Je pense d'ailleurs qu'à cause de ma perspective de jeune mère, j'ai une meilleure compréhension de la réalité des personnes âgées.

 

Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?

« Go! Allez-y! Ne vous posez-vous pas trop de questions et passez à l'action. Vous verrez, une fois rendues là, vous allez vous en sortir et trouver les solutions. » Ce précieux conseil, c'est mon ancien patron, le député Alexandre Boulerice, qui me l'a donné. Il me disait que les femmes doutent de leurs compétences. Elles se projettent, imaginent à l'avance tous les problèmes éventuels qu'elles vont avoir et pensent – à tort – qu'elles devraient les régler avant même d'avoir commencé.

 

Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Je pense que l'accès au logement et la mobilité sont vraiment des priorités, car ce sont des enjeux qui touchent tout le monde : les femmes, les personnes des communautés culturelles, les personnes itinérantes.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

J'ai eu la chance de travailler avec Françoise David. C'est mon modèle de femme politique. Elle a une vision, des valeurs fortes et un leadership rassembleur. Quand il y a un problème ou qu'elle veuille atteindre un objectif, elle met tout le monde autour de ta table afin de trouver des solutions. Elle n'est pas du tout dans les guerres partisanes.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Il y en a tellement! J'aime beaucoup la rue Duluth, pour son atmosphère bohème, ses grands trottoirs et sa verdure. Quand on arrive là, on est obligé de ralentir. J'adore le café chez Josée, sur la même rue. C'est un café de tradition portugaise, mais il y a plein de Gaspésiens qui travaillent là, un Argentin qui a toujours plein d'histoires à raconter, des gens du quartier qui viennent manger et des touristes. Tout le côté multiculturel de Montréal est là. C'est convivial et inspirant.