Élue pour la première fois en 2017, Michèle Flannery est conseillère d'arrondissement dans l'arrondissement de Lachine, district de Fort-Rolland.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
Je n'avais pas l'impression que les décisions qu'on prenait me représentaient ou représentaient ma famille. J'avais envie d'un dialogue plus ouvert, envie d'écouter ce que les citoyennes et les citoyens disent avant de prendre des décisions qui les concernent.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur? La mobilité, ou plutôt le manque de mobilité à Lachine. Nous sommes près du centre-ville, mais puisque le transport en commun n'est pas efficace, les gens choisissent souvent de se déplacer en voiture. Les jeunes familles qui affluent à Lachine veulent se rendre rapidement au centre-ville, mais elles ne veulent pas être esclaves de la voiture. La ligne de métro rose est essentielle pour la qualité de vie des résidents, pour nos commerçants et pour notre essor.
Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
Il y en a tellement! Mes deux principales priorités sont d'améliorer la sécurité autour des écoles et des parcs et de construire un centre communautaire et sportif, dont nous avons grandement besoin. Je suis très optimiste, car nous sommes sur la bonne voie en ce qui concerne ces deux projets.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Ce qui m'essouffle, c'est la lenteur pour faire avancer les projets. Je trouve difficile d'être patiente, tout en demandant à mes électrices et électeurs de l'être aussi. En revanche, ce qui me motive, c'est la détermination et la mobilisation dont les membres de mon équipe font preuve pour accomplir ce que nous nous sommes engagés à faire. Et ce qui me donne l'énergie de continuer au quotidien, ce sont les commentaires positifs du public. Cette validation m'incite à vouloir travailler encore plus fort et plus efficacement.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Les études démontrent que lorsqu'un plus grand nombre de femmes participent au processus de prise de décision publique, il en ressort des politiques qui profitent généralement aux enfants et aux familles. Prenons le cas de Lachine. Il fut un temps où on n'accordait pas d'importance à la sécurité autour des écoles et des parcs ou à la construction de pistes cyclables plus sûres, tandis que maintenant, ces aspects sont prioritaires pour notre administration. Les femmes tendent également à avoir un style de leadership différent, plus collaboratif, plus inclusif. Les gens remarquent que nous sommes plus ouvertes, plus présentes, que ce soit par l'entremise des médias sociaux ou des sondages, ou encore parce que nous avons davantage recours à la consultation publique. Nous voulons savoir ce que les citoyennes et les citoyens pensent, et nous les sollicitons régulièrement. Nous pensons que de grands projets comme Lachine-Est ne pourront atteindre leur plein potentiel que si nous prenons le temps de connaître les idées du public et de les intégrer aux politiques.
Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?
Nous ne pouvons pas tout faire rapidement. Il faut beaucoup de temps, de ressources et d'argent pour bâtir le Montréal auquel nous aspirons. Mais nous y arriverons. Lentement, mais sûrement.
Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?
Pour apporter des changements durables et créer une société égalitaire, il est essentiel, à mon avis, de trouver des façons d'encourager les femmes à occuper des postes non traditionnels. En génie, en science, au Service de sécurité incendie, etc. Or, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Je me surprends à réfléchir de plus en plus à cette question en regardant ma fille de huit ans développer et découvrir ses talents, et en me demandant où ils vont la mener.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Celles qui m'inspirent, ce sont les mères qui tentent de briser le plafond de verre ou réussissent à le faire. Ce sont les femmes qui poursuivent leur carrière et leurs ambitions et objectifs professionnels, tout en élevant des enfants en plus de s'occuper parfois d'un parent âgé, et ce, avec ou sans partenaire de vie. Ce sont mes amies, ma famille, mes collègues, mes voisines, mes mentores. Je sais ce que ça prend pour atteindre cet équilibre. Ce sont donc ces femmes qui m'inspirent et qui m'incitent à continuer à travailler et à tendre vers l'équilibre et le succès.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
Le lac Saint-Louis, à l'extrémité de ma rue, et le marché Jean-Talon.
Michèle Flannery, photo: Lachérie Photographie