Élue pour la première fois en 2017, Lisa Christensen est conseillère d'arrondissement dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, district de La Pointe-aux-Prairies.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
Au lieu de rouspéter devant ma télé, je me suis dit: «Lève-toi et essaie de faire les changements que tu réclames!» Plusieurs choses me préoccupent et je veux agir sur ces choses-là.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?
L'environnement me préoccupe beaucoup. J'habite un arrondissement dans lequel la population vit en moyenne huit ans de moins que dans l'ouest de l'île de Montréal, et en moyenne deux ans de moins que dans l'île de Montréal. Je veux agir sur l'environnement et ses effets sur la santé des citoyennes et des citoyens. Il manque aussi cruellement d'espaces verts, de terrains pour profiter des berges ici.
Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
Améliorer le transport en commun.Tant qu'il n'y aura pas de métro, le transport en commun sera déficient ici. Ma fille va à l'école secondaire et je réalise à quel point l'autobus comme moyen de transport est insuffisant pour se déplacer, surtout le soir, quand il fait noir, quand il fait froid, et que les gens doivent l'attendre dehors. Ça prend un plan d'action solide et visionnaire en transport en commun pour nous relier au centre-ville. Ce n'est pas normal que ça nous prenne plus d'une heure pour nous y rendre.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Ce qui m'essouffle: de ne pas avoir de baguette magique!Il n'est pas toujours possible de faire les changements aussi vite que je le voudrais. Les dossiers sont souvent très complexes. J'ai dû apprendre – et je continue de le faire – les rouages et les processus pour effectuer des demandes qui feront bouger les choses positivement.
Ce qui me donne du souffle: contribuer à une meilleure qualité de vie pour tout le monde. J'ai maintenant une vision plus claire, davantage de connaissances des dossiers depuis que je suis élue. Je connais mieux les services, les groupes communautaires et les OBNL dans l'arrondissement, et je sais mieux où diriger les gens selon leurs besoins.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Une perspective, des façons de penser différentes. Les femmes ont tendance à travailler ensemble pour trouver des solutions au-delà des lignes de partis. Un changement de mentalité est en train de se produire. Les mères peuvent maintenant allaiter durant les conseils municipaux. On voit davantage d'élues avec leurs enfants, qu'elles intègrent à leur quotidien. On a aussi élu une mairesse pour la première fois à Montréal en 375 ans d'existence. Ce n'est pas rien!
Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?
Notre genre ne devrait pas nous empêcher de relever des défis, quels qu'ils soient. Qu'il s'agisse de se lancer en politique ou de choisir une carrière dans un domaine traditionnellement masculin, comme la mécanique automobile, où j'ai travaillé pendant plusieurs années. Lancez-vous, allez-y, foncez!
Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?
Même si tous les problèmes ne se règlent pas en un seul appel quand on est élu.e, le palier municipal est le plus important pour avoir une influence, un impact direct sur la vie des gens. C'est le vote le plus important pour un meilleur accès aux services.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Toutes les femmes bénévoles qui donnent de leur temps, qui s'impliquent, qui sont engagées. Les parents dans les comités d'école, ça m'inspire! Je pense aussi aux femmes qui m'entourent, comme une dame de 90 ans dans mon quartier qui conduit encore son auto! Son autonomie, son indépendance et sa bonne santé m'impressionnent.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
J'ai grandi à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. C'est un des quartiers les plus anciens de Montréal. On y trouve beaucoup d'artefacts. Il y a plein d'endroits méconnus, dont le Sanctuaire du Sacré-Cœur. J'aime aussi les berges, évidemment. Et tant d'autres choses! À l'extérieur de l'arrondissement, j'aime beaucoup le Vieux-Montréal et le boulevard Saint-Laurent.
Lisa Christensen, photo: Lachérie Photographie