Élue pour la première fois en 2017, Fanny Magini est conseillère d'arrondissement dans l'arrondissement d'Outremont, district de Jeanne-Sauvé.
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
La politique m'a toujours intéressée. J'ai étudié en sciences politiques, en sociologie ainsi qu'en diplomatie et en négociation. Cela faisait longtemps que je souhaitais faire de la politique, sans savoir pour quel palier de gouvernement ni pour quel parti.
En 2013, j'ai donné un coup de main à un ami pour sa campagne électorale – ce fut l'élément déclencheur. Puis j'ai participé en 2017 à un 5 à 7 «femmes et politiques» du parti, où j'ai pu discuter de conciliation famille-travail-vie politique. Cela m'a convaincue que c'était possible de faire un mandat tout en ayant trois jeunes enfants. J'ai donc posé ma candidature en passant par la voie officielle. J'ai envoyé mon CV et passé des entrevues.
Quels sont les enjeux municipaux et sociaux qui vous tiennent à cœur?
Dans mon arrondissement, je veux rendre les rues plus sécuritaires, surtout autour des écoles et des résidences pour aîné.es, et diminuer la circulation de transit.
J'aimerais aussi qu'il y ait plus de ruelles vertes et d'espaces verts, et je souhaite promouvoir la vie communautaire, notamment par l'aménagement de places publiques.
Enfin, il y a tout un travail de relations intercommunautaires à faire. Nous essayons de favoriser l'inclusion des juifs hassidiques dans le quartier. Nous remarquons déjà des résultats. Leur participation aux activités publiques a augmenté depuis que nous essayons de ne pas tenir les activités uniquement le samedi.
En ce qui concerne la Ville de Montréal, je crois qu'il y a deux priorités. La première, c'est d'offrir des logements sociaux et abordables afin de permettre aux familles de rester à Montréal. La seconde est le transport en commun. Il faut augmenter la fréquence et les trajets pour proposer une réelle solution de rechange aux autos, et demander la participation des gouvernements fédéral et provincial pour développer la ligne rose.
Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
Il y en a une multitude. J'aimerais entre autres participer à la revitalisation des avenues Bernard et Van Horne qui n'ont pas de Société de développement commercial (SDC).
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Je peux être parfois essoufflée par le rythme des nombreuses réunions et activités de représentation. Mais ce qui me donne du souffle, c'est que je travaille à améliorer la vie des résidentes et des résidents. C'est un privilège. C'est aussi très motivant de travailler avec des personnes passionnées et riches d'expérience au sein de la communauté, et avec une belle équipe à l'interne.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Avoir une diversité de personnes en politique: des femmes, des hommes, des personnes d'âges différents, des personnes issues de l'immigration, des minorités ethniques et visibles permet de prendre en compte tous les besoins.
Quels sont les éléments clés pour faire de Montréal une ville plus égalitaire?
Il faut s'assurer que les partis réussissent à faire élire plus de personnes issues de la diversité : des femmes, des hommes, mais aussi des personnes de toutes les communautés pour que tous et toutes les résident.es soient représenté.es. Il faut aussi avoir une approche transversale dans tous les services et s'assurer d'appliquer l'analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) dans les pratiques et les actions.
Je crois aussi que les élu.es devraient être plus informé.es des actions et des recommandations du Conseil des Montréalaises.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
Claire Kirkland-Casgrain, première femme députée de l'Assemblée législative du Québec, première femme membre du conseil des ministres et première femme juge au Québec.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
Les parcs à Outremont. Je les fréquente depuis que je suis petite; ils sont une source de détente et d'inspiration!
Fanny Magini, photo: Lachérie Photographie