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Anne-Marie Sigouin

Anne-Marie Sigouin, photo: Lachérie PhotographieAnne-Marie Sigouin, photo: Lachérie Photographie

Élue la première fois en 2013, Anne-Marie Sigouin est aujourd'hui conseillère de la ville dans l'arrondissement du Sud-Ouest, district de Saint-Paul-Émard-Saint-Henri-Ouest

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

Projet Montréal s'est intéressé à ce que je faisais comme citoyenne engagée en 2013. Je participais déjà à la Table de concertation et j'ai cofondé la Société d'histoire de Saint-Paul–Émard. J'étais aussi impliquée dans la sauvegarde de la piscine municipale, le bain Émard, que l'administration en place à l'époque voulait fermer. Après avoir fait le saut, j'ai réalisé que poser des gestes pour dénoncer ce que je considère être des injustices et contribuer à l'amélioration de la qualité de vie dans mon quartier et ma ville m'intéressait vraiment.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

La mise en valeur du patrimoine, qu'il s'agisse de bâtiments résidentiels, institutionnels ou industriels. Ayant étudié l'histoire de l'art et travaillé huit ans au Centre Canadien d'architecture, je suis sensible à cet enjeu. Je trouve aussi qu'il faut arrêter de démolir pour reconstruire à neuf, alors que certains de ces bâtiments ont le potentiel d'être transformés, par exemple en espaces communautaires ou en logements sociaux et abordables. Les familles ont de la difficulté à se loger à Montréal et c'est problématique.

 

Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?

Ils devraient savoir que le municipal est un gouvernement de proximité et que c'est l'instance la plus près des gens. On est là au quotidien pour améliorer la qualité de vie dans les quartiers. J'aimerais aussi que les citoyennes et les citoyens connaissent tous les moyens qui existent pour participer à la vie municipale, tout en comprenant que la Ville est complexe à gérer et que les changements peuvent prendre du temps.

 

Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Les choses qui me tiennent le plus à cœur s'insèrent dans le Plan de développement urbain, économique et social qui a été adopté cette année pour les quartiers aux abords de l'échangeur Turcot: protéger le patrimoine industriel, mais aussi aménager de nouveaux parcs, maximiser le verdissement, améliorer les espaces publics, ajouter une piste cyclable, stimuler la diversité commerciale… Bref, ramener les gens dans ce secteur pour y vivre, y travailler.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Ce qui m'essouffle, c'est la charge de travail importante. Je siège à la fois à la Ville et à l'arrondissement et je préside différents comités. Je dois donc participer à beaucoup de réunions et à de nombreux événements en plus d'assurer une présence sur les réseaux sociaux. J'ai parfois l'impression d'être peu sur le terrain. Ce qui me donne du souffle, c'est de rencontrer les gens. J'apprécie les échanges en personne.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Les femmes voient les choses différemment et résolvent les problèmes différemment. En fait, les hommes et les femmes se complètent. La parité est donc fondamentale. Et pour que le conseil municipal soit le plus représentatif possible, nous devons aussi faire de la place aux différentes communautés.

 

Quelles sont les barrières auxquelles se heurtent les femmes lorsque vient le temps de se lancer en politique?

Il y a encore beaucoup de chemin à faire, même en 2019. On n'en est plus à penser que les femmes n'ont pas leur place dans la sphère publique, mais la conciliation travail-famille est vraiment difficile. Pour faire le saut, ça prend un conjoint solidaire, qui veut t'épauler, qui comprend pourquoi tu veux t'impliquer.

 

Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?

Je leur dirais que c'est une aventure formidable, mais qu'elles doivent être bien épaulées. J'ajouterais qu'elles doivent se faire confiance, car il n'existe pas d'école pour devenir élue. Je leur dirais aussi de se trouver des mentores.

 

Quels sont les éléments-clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Je dirais que l'éducation à la citoyenneté devrait se faire dès l'école primaire. Cela pourrait amener des garçons et des filles à s'intéresser à leur ville, à la vie politique. Les élu.es pourraient également parler aux élèves de leur travail. Cela pourrait les inspirer et leur donner envie de jouer un rôle, eux aussi.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Anaïs Barbeau-Lavalette, comme femme, artiste et citoyenne engagée. Son parcours m'inspire. Elle est authentique. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

C'est difficile d'en nommer seulement un. Il y en a tellement! Mais je dirais l'île Sainte-Hélène, pour ce qui se rattache à Expo 67, pour sa verdure aussi, et sa proximité par rapport au fleuve. C'est un endroit tellement agréable, où nature et culture font l'identité du lieu.