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Laurence Lavigne Lalonde

Laurence Lavigne Lalonde, photo : Émilie PelletierLaurence Lavigne Lalonde, photo : Émilie Pelletier

Élue la première fois en 2013, Laurence Lavigne Lalonde est aujourd'hui conseillère de la ville dans l'arrondissement de MercierHochelaga-Maisonneuve, district de Maisonneuve-Longue-Pointe

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

Je me suis toujours battue pour l'égalité des chances, en travaillant en psychologie, puis dans les centres jeunesse et avec des personnes qui avaient des problèmes de santé mentale. Et je me suis rendu compte que les structures existantes ne sont pas toujours adaptées pour favoriser leur émancipation. J'ai décidé d'aller étudier en gestion pour mieux travailler au sein de ces structures, les rendre plus efficaces. Grâce à mes différentes expériences, j'ai constaté que les enjeux politiques étaient aussi très importants pour avoir un impact concret dans la vie des gens. Avec la politique municipale, on est vraiment le quotidien des gens: l'environnement dans lequel ils habitent, les services auxquels ils ont accès, etc. C'est pourquoi je me suis dit que j'allais faire un pas de plus et tenter ma chance.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

Ça m'attriste que tout le monde n'ait pas les mêmes chances dans la vie. Ce n'est pas parce qu'on vient d'un milieu défavorisé ou que nos parents ont été moins scolarisés, par exemple, qu'on devrait avoir de moins bonnes perspectives dans la vie. Je trouve ça vraiment désolant.

Souvent, on se rend compte que dans les quartiers plus défavorisés, l'aménagement et les infrastructures sont moins adaptées. Pourtant, l'aménagement autour de chez soi, l'accès à des rues sécuritaires pour aller à la bibliothèque et à l'école, ce sont des choses qui ont un impact direct sur notre intérêt et notre volonté de rencontrer des gens, de devenir des acteurs importants de changement.

La transparence, la gouvernance, la participation citoyenne sont aussi des enjeux qui m'intéressent et qui sont liés à mes fonctions actuelles.

 

Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?

Qu'ils ont leur mot à dire, qu'il y a plusieurs instances et espaces où ils peuvent s'impliquer et participer. Peu de personnes sont vraiment au courant de toute la portée de la politique municipale dans leur quotidien. On tient pour acquis le fait d'avoir des bibliothèques, des piscines… et ce sont des choses qui sont décidées à la Ville.  

 

Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Il existe des enjeux très importants dans mon district qui regroupe trois quartiers différents, trois tables de quartier, beaucoup d'organismes communautaires… À cause de son passé industriel, l'arrondissement compte beaucoup de barrières physiques. J'aimerais lever ces barrières, faire en sorte que l'environnement devienne plus agréable, davantage à échelle humaine, bref, réfléchir au développement urbain de ce secteur pour qu'il ait un impact positif dans la vie des résidents. On parle de transport collectif, du verdissement, des infrastructures, du commerce de proximité… C'est par la planification qu'on va éviter de répéter les erreurs qu'on a faites dans le passé en construisant plein d'autoroutes, oubliant du coup la qualité de vie des gens.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Œuvrer avec des collègues qui ont les mêmes valeurs me donne du souffle. Le travail avec les citoyens est aussi inspirant. On parle souvent de cynisme, mais ce que je vois, ce sont des citoyennes et des citoyens qui ont envie de participer et de s'engager sur du long terme, même si, bien sûr, ils ne sont pas toujours satisfaits.

Ce qui m'essouffle? Parfois, les processus sont longs. On travaille fort pour briser le travail en silo entre les différents services et avec les divers partenaires et ça ne va pas toujours au rythme qu'on voudrait.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Je n'ai pas envie de faire des généralités, car ça met les gens dans des catégories. Tous les hommes ne sont pas pareils, et c'est la même chose pour les femmes. Leur présence en politique apporte simplement un autre regard sur des réalités différentes, par exemple la conciliation travail-famille. Cela donne de meilleures conditions aux élu.es, autant les hommes que les femmes.

Je pense aussi au code de conduite des employé.es qu'on a voulu revoir pour inclure la notion de protection des employé.es. en lien avec le harcèlement. Je ne pense pas que seules les femmes sont victimes de harcèlement, mais le fait qu'il y ait plus de femmes en politique a contribué à ce qu'on aborde davantage ces questions.

Ça peut également faire en sorte que plus de citoyennes et de citoyens ont envie de s'impliquer dans leur ville parce qu'ils se sentent mieux représentés.

 

Que diriez-vous à des femmes qui hésitent à se lancer en politique municipale?

Il n'y a pas de bonnes raisons de ne pas y aller. Souvent, on se met nous-mêmes des barrières et on pense qu'elles sont infranchissables. Si des femmes ont envie de se lancer, qu'elles viennent nous rencontrer: on va leur expliquer avec plaisir comment ça fonctionne!

 

Quels sont les éléments-clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Des instances paritaires, une analyse différenciée selon les sexes pour mieux comprendre les réalités des hommes, des femmes, des personnes non genrées… Et avoir une femme à la mairie démontre qu'on peut être une femme et avoir de l'influence à la Ville de Montréal et ça, ça peut donner envie à des personnes de prendre leur place dans la ville.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Il y en a beaucoup! Jacynthe Ouellette, directrice du Chic Resto Pop, organisme bien connu dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Elle a déjà été honorée à la Ville de Montréal et m'a beaucoup inspirée dans ma vie. Je pense aussi à Maude Massicotte, une jeune femme atteinte de paralysie cérébrale qui travaille dans une fondation dédiée aux enfants gravement malades; elle a aussi un parcours intéressant. Je la trouve inspirante, je la vois partout, elle en mène large!

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Le Jardin botanique! J'y vais régulièrement depuis longtemps, j'y ai travaillé quand j'étais jeune. J'adore cet endroit!