Élue pour la première fois en 2017, Suzie Miron est conseillère de la ville dans l'arrondissement de Mercier─Hochelaga-Maisonneuve, district de Tétreaultville
Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?
J'étais déjà très impliquée dans mon milieu avant de me lancer. D'abord avec l'école de mes deux filles, ensuite avec le Service des loisirs Sainte-Claire où j'ai été présidente du conseil d'administration car nous militions un centre récréosportif, puis avec la Table de concertation du quartier, où j'ai fait partie d'un comité pour mettre sur pied un cinéma. J'étais aussi présidente du conseil d'administration de l'organisme Loisirs Sainte-Claire et nous voulions un centre récréosportif. J'ai donc commencé à m'intéresser aux endroits où je pourrais influencer les décisions pour que ce projet voie le jour. Bref, j'ai décidé de me lancer en politique pour changer concrètement des choses dans mon quartier.
Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?
Je veux que les citoyennes et les citoyens se réapproprient leur milieu de vie, et qu'ils aient plus facilement accès aux instances décisionnelles. Je crois aussi qu'il est important de faire en sorte que les gens aient confiance dans les politiciennes et les politiciens, car le cynisme prend beaucoup de place et empêche les choses de changer.
Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?
Oui! J'en ai plein. Un de ces projets, que nous avons déjà commencé, est de rendre les berges plus accessibles. Il s'agit de réserver des emplacements au bord du fleuve pour créer des espaces verts et bleus. À Tétreaultville, nous travaillons à relancer la Société d'animation de la Promenade Bellerive et nous continuons à travailler à ouvrir davantage d'espaces ou de percées visuelles le long du fleuve.
Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?
Même si c'est très stimulant, il y a beaucoup de rencontres qui s'enchaînent sur des thèmes complètement différents. Il faut être polyvalente et c'est parfois essoufflant. Par contre, je suis exposée à de nouvelles idées et à de nouvelles façons de penser qui sont passionnantes.
Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?
Les femmes apportent un regard différent sur les enjeux du quotidien, comme le transport accessible aux poussettes ou aux fauteuils roulants, les loisirs, les moments ordinaires de la vie. C'est pour ça qu'il faut que toutes les instances décisionnelles ou consultatives fassent preuve d'une grande diversité selon l'âge, le sexe, l'orientation, l'appartenance culturelle ou les limitations physiques. Les élues sont plus sensibles à toutes ces réalités et améliorent les conditions de vie non seulement des femmes mais de tout le monde.
Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?
Les instances décisionnelles sont accessibles aux gens et on peut les utiliser pour poser des questions et avoir un impact. Aussi, il serait bon de sensibiliser les gens aux dossiers sur lesquels les instances municipales ont un pouvoir, comme l'eau, les égouts, les infrastructures, etc. C'est différent selon les paliers de gouvernement. Par exemple, on ne peut rien ou pas grand chose pour la santé au municipal!
Quels sont les éléments-clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?
Il faut mettre en place des règles, des mesures préférentielles pour faciliter l'accès des femmes à plus de postes dans différents milieux. Il en existe déjà et Montréal est à l'avant-garde, mais on peut faire plus pour devenir un exemple. Je suis très contente que le conseil de ville soit maintenant paritaire. À l'Union des municipalités du Québec, au Comité Femmes et gouvernance, on travaille également sur un plan pour inciter plus de femmes à se lancer en politique municipale. Mais il est vrai qu'on a encore beaucoup à faire pour une meilleure conciliation famille-travail.
Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?
La mairesse, Valérie Plante, m'inspire beaucoup. Je la trouve très courageuse. Elle se fait critiquer, mais elle poursuit son chemin.
Quel est votre lieu préféré à Montréal?
J'aime plusieurs endroits, mais le Parc de la Promenade Bellerive dans mon quartier, avec vue sur le fleuve et le parc national des Îles-de-Boucherville, est mon préféré. C'est bucolique. En fait, j'aime être au bord de l'eau et je déplore qu'on ait fermé les berges au fil des ans. J'ai hâte que ce soit plus ouvert.
Suzie Miron, photo : Lachérie Photographie