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Cathy Wong

Cathy Wong, photo : Lachérie PhotographieCathy Wong, photo : Lachérie Photographie

Élue pour la première fois en 2017, Cathy Wong est conseillère de la ville dans l'arrondissement de Ville-Marie, district de Peter-McGill, et présidente du conseil municipal

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale?

J'étais très impliquée dans le milieu communautaire et dans les milieux féministes [NDLR: Mme Wong a été présidente du Conseil des Montréalaises de 2013 à 2017] et l'engagement politique était une suite logique de ce que je faisais. Je voulais continuer à avoir un impact dans ma communauté et à développer des projets locaux.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

Il y en a plusieurs, mais j'en évoquerais trois. Premièrement, tout ce qui concerne l'accès à la démocratie, comme la participation citoyenne, la participation à nos commissions. Comment peut-on mieux faire participer les citoyennes et les citoyens, de façon non seulement à ce qu'ils se rendent à nos consultations, mais que leur apport ait vraiment un impact dans nos décisions politiques?

Deuxièmement, le développement de nos quartiers. J'ai été élue dans le district de Peter-McGill, et je rêve d'un centre-ville à échelle humaine, un quartier où les résidentes et les résidents peuvent s'impliquer.

Troisièmement, toutes les questions qui touchent l'équité et l'égalité, de façon à ce que l'accès aux services, l'accès aux transports, à la démocratie soit le même pour tout le monde.

 

Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

Si j'avais à en choisir un seul, ce serait le futur centre Peter-McGill. Il comprendra un centre culturel, une salle de spectacle et la première bibliothèque publique francophone dans Peter-McGill! Aussi, on travaille fort pour développer des logements abordables pour les familles, les aîné.es, les personnes seules. Quand on parle d'un centre-ville à échelle humaine, pour moi, ça commence par l'arrivée des familles. J'ai hâte qu'on soit capable de les accueillir comme il faut.

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Ce que je trouve essoufflant, c'est de prioriser les projets, parce que tout est important, tout est urgent. Comment choisir entre une bibliothèque municipale et des logements sociaux? Comment choisir entre investir dans les transports collectifs ou investir dans une rue plus sécuritaire? Je trouve ça difficile parce qu'on aurait envie de répondre à tout en même temps, on aurait envie d'être capable de résoudre tous les problèmes.

Ce qui me donne du souffle? C'est quand des citoyennes et des citoyens se mobilisent et nous sollicitent pour trouver des solutions et qu'on réussit à en trouver. C'est là que la politique de proximité prend tout son sens. C'est là qu'on voit à quel point on peut avoir un impact dans le quotidien des gens. Une chose aussi simple que de prolonger le temps des feux pour piéton à certaines artères améliore la vie des aîné.es ou des personnes à mobilité réduite qui n'ont plus à se hâter pour traverser la rue. C'est très enrichissant.

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

La politique a toujours été un milieu d'hommes, un milieu construit par et pour des hommes. La présence de femmes, qui vivent des enjeux de conciliation famille-travail, par exemple, fait en sorte qu'on doit prendre en considération leur réalité. Il y a maintenant 53 % de femmes élues à la Ville de Montréal et cela a changé la façon dont l'hôtel de ville est aménagé. Je pense notamment à la halte-garderie qui a été ajoutée durant les conseils municipaux. Je pense aussi à la salle familiale qui a été aménagée pour que des femmes puissent y allaiter, changer des couches. Je pense aussi à tout ce qui a été fait pour permettre aux femmes de travailler à distance.

Un autre grand changement a aussi eu lieu en 2016: une loi qui permet aux élu.es de prendre 18 semaines de congé parental.

Enfin, la dernière chose qui a beaucoup changé, c'est de voir des élues allaiter en chambre. C'est quelque chose qui a été totalement intégré au conseil municipal, contrairement à ce qui peut se passer ailleurs dans le monde.

 

Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?

Il y a beaucoup de travail à faire pour déboulonner les stéréotypes sur la politique municipale. On a tendance à penser que c'est une politique qui ne nous concerne pas. Mais c'est l'inverse. La politique municipale est une politique de proximité. Chaque mois, au conseil municipal, on prend des centaines de décisions qui touchent le quotidien des Montréalaises et des Montréalais. Ces décisions ont un impact sur leur mobilité, le transport collectif, l'accès aux services, les parcs, les arénas, la propreté dans les rues. Il est donc important que les gens connaissent plus la politique municipale afin de pouvoir davantage influencer le développement de leur quartier.

 

Quels sont les éléments-clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

D'abord, l'existence du Conseil des Montréalaises, un conseil consultatif composé de féministes qui fait des recommandations à l'administration et aux élu.es pour que Montréal soit une ville plus égalitaire. Ensuite, la présence de femmes élues pour représenter les Montréalaises. Enfin, une réelle application de l'analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) pour s'assurer d'avoir des politiques sur le transport, la sécurité, l'accès aux services, etc. qui prennent en compte les besoins des femmes.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

Ethel Stark m'a toujours inspirée, parce que c'est une pionnière et que son parcours est fascinant. Elle a été la première cheffe d'orchestre à Montréal à une époque où il n'y avait jamais eu de chef d'orchestre femme ici et elle a également fondé en 1940 la Symphonie féminine de Montréal pour donner l'opportunité aux femmes de jouer dans un orchestre. C'est aussi elle qui a embauché la première femme violoniste noire. Enfin, c'est grâce à son travail acharné qu'un orchestre du Canada a pu se produire pour la première fois au prestigieux Carnegie Hall, à New York!

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Le mont Royal! C'est le poumon de notre ville. C'est là où on peut décrocher, c'est là où on peut se reconnecter avec la nature, c'est là où on retrouve toutes les communautés culturelles qui y vont pour faire un barbecue, pour promener leur chien, se réunir en famille. Le mont Royal est aussi un lieu très riche en histoire.