Suivez-nous sur:

Stephanie Watt

Stephanie Watt, photo : Lachérie PhotographieStephanie Watt, photo : Lachérie Photographie

Élue pour la première fois en 2017, Stephanie Watt est conseillère de la ville dans l'arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, district d'Étienne-Desmarteau.

 

Pourquoi vous êtes-vous lancée en politique municipale? 

Mon expérience dans le quartier m'a amenée à prendre conscience de tous les services et les infrastructures qui ne sont pas conçus pour mon quotidien de mère de famille. Je me suis d'abord impliquée dans un parti, j'ai milité, puis je me suis lancée comme candidate.

 

Quels sont les enjeux municipaux ou sociaux qui vous tiennent à cœur?

La mobilité ainsi que les infrastructures et services pour les enfants, comme le jeu. Les enfants sont moins portés à marcher seuls et loin que les enfants des générations précédentes. Pourquoi est-ce ainsi?

D'autres enjeux me tiennent à cœur: que Montréal soit une ville inclusive (qui prend en compte les personnes en situation de handicap, LGBTQIA, personnes aînées, à mobilité réduite, etc.) et que Montréal soit une ville verte, plus résiliente. L'été qui vient de passer a mis en évidence la présence d'îlots de chaleur. Beaucoup de gens ont souffert de la chaleur. C'est préoccupant.

 

Y a-t-il un projet que vous aimeriez réaliser dans votre arrondissement?

L'aménagement d'un espace public dans mon district avec une analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle. Cela me semble encore difficile à réaliser, c'est un peu mystérieux, pas toujours clair dans son application. Il s'agit de quelque chose que je veux vraiment réaliser!

 

Dans votre rôle d'élue, qu'est-ce qui vous essouffle et qu'est-ce qui vous donne du souffle?

Le rythme de la politique m'essouffle. Le défi de la conciliation travail et vie personnelle est immense.

Ce qui me donne du souffle: lorsque je vois une idée se concrétiser et qu'elle va plus loin que ce à quoi nous sommes habitué.es, qu'elle est innovante. Par exemple, je pilote un projet de place publique pour enfants. Ce projet-là, on l'a pensé, la fonction publique y a travaillé, une firme a été engagée et on va bientôt voir le résultat. Ça, ça me donne du souffle!

 

Selon vous, qu'apportent les femmes en politique?

Les femmes en politique amènent une meilleure prise en compte des besoins, des aspirations et des enjeux qui touchent tout particulièrement les femmes, ou qui les touchent différemment des hommes. Par exemple: l'occupation de l'espace public, la perception de la sécurité ou le vécu réel par rapport à celle-ci, les responsabilités familiales, le transport collectif, etc. Avoir plus de femmes en politique permet d'avoir une approche féministe plus présente au moment de discuter et de débattre lors des prises de décision. J'espère aussi que ça va donner envie à plus de femmes de se lancer en politique, pour que les choses changent! Les élu.es donnent des orientations, prennent des décisions, mais on a aussi des contraintes, des limites. La fonction publique est immense, la Ville est une grosse structure. Ce ne sont pas seulement les 103 élu.es qui peuvent tout changer. Tout le monde a un rôle à jouer.

 

Que devraient savoir les citoyennes et les citoyens au sujet de la politique municipale?

Tous les aspects de la vie quotidienne sont touchés! Dès qu'on est à l'extérieur de notre maison, la politique municipale a un rôle à jouer: voirie, trottoir, canopée, bancs, lumières, parcs, etc. Tout, dans l'espace public, est un choix politique municipal! C'est passionnant, varié. 

 

Quels sont les éléments-clés pour faire de Montréal une ville égalitaire?

Moins de pauvreté; plus de logements abordables; une ville verte et résiliente; une équité géographique entre les arrondissements; un système de transport collectif varié et utile pour tout le monde (ados, jeunes, aîné.es, personnes à mobilité réduite, etc.); des quartiers bien intégrés à la ville; un accès à des équipements collectifs (bancs, wifi, bibliothèques, etc.); l'importance d'avoir un sentiment de sécurité (ne pas craindre le profilage racial, par exemple, ni la violence ou le harcèlement de rue). Il faut influer, en politique municipale, sur la façon de vivre la ville, qu'on soit un.e jeune en situation d'itinérance, une personne aînée, une personne racisée, immigrante ou en situation de handicap, car la ville, c'est toute notre vie! Est-ce que tous les gens le réalisent? Je ne le sais pas.

 

Quelle est la Montréalaise ou quel est le groupe de Montréalaises qui vous inspirent?

C'est une question difficile, il y en a tellement! Par exemple, les mères de mon quartier que je fréquente à tous les jours, car elles tiennent l'école publique à bout de bras. Elles embellissent et sécurisent les ruelles, les parcs. Elles transforment positivement l'espace public. Je pense aussi à des personnes comme Nathalie Bondil, directrice du Musée des beaux-arts de Montréal, qui contribue à transformer une institution afin qu'elle fasse progresser la société sur plusieurs plans (immigration, culture, intégration). Les activités et la programmation proposées par le MBAM permettent de s'ouvrir au monde, de créer des liens entre différents milieux et de briser les silos. C'est impressionnant et fascinant ce que cette femme est en train de réussir à faire! Aussi, à un autre niveau, toutes les féministes engagées qui ne lâchent jamais pour plus d'égalité: la Table des groupes de femmes de Montréal, les filles du Conseil des Montréalaises, Femmes et villes et tellement d'autres.

 

Quel est votre lieu préféré à Montréal?

Dans mon quartier: le parc Molson, car j'y ai passé des centaines d'heures à observer les gens, à réfléchir à ce qui pourrait être amélioré dans la ville. C'est là qu'est né mon sentiment d'engagement, mon désir de m'impliquer. Aussi, le mont Royal, car c'est un pont entre les communautés. J'ai habité cinq ans dans Côte-des-Neiges, et j'allais me promener dans les cimetières du mont-Royal. La diversité démographique montréalaise y est notable: juifs, protestants, francophones, polonais, chinois, etc. Et le patrimoine naturel impressionnant de la montagne me plaît. On peut marcher, s'y perdre et oublier qu'on est en ville!